Oeuvre de M. C. Escher

vendredi 17 juin 2011

5,56

La goutte de couleur rouge remontait lentement sur la peinture blanche du mur. Au fur et à mesure de son ascension, l'épaisseur de la trainée qu'elle formait diminuait. Puis arriva le moment fatidique où elle ne forma plus qu'un unique point au niveau d'un trou de quelques centimètres de profondeur. C'est le moment que choisit un petit cylindre de cuivre pour sortir de son trou. À peine avait t-il quitté son abri, que des morceaux de plâtre s’empressèrent de boucher l'orifice mural. Le cylindre continuait inexorablement son chemin, on pouvait même remarquer une teinte amarante sur le devant de ce dernier, teinte qui manifestement ne le dérangeait pas…

K. dormait profondément sur le sol, il avait à ses côté le cadeau que Dylan Carlson lui avait récemment offert. Il était tard, K. décida donc de se lever. La goutte de couleur rouge remontait lentement le long de son oreille. Au fur et à mesure que K se relevait tant bien que mal, l'épaisseur de la trainée qu'elle formait diminuait. Lorsqu'il fut à mi-hauteur, il décida finalement qu'il valait mieux se poser sur son canapé. Il s'y traîna tant bien que mal, saisissant au passage le cadeau de Dylan. Il l'aimait vraiment ce présent, il l’aimait tellement qu'il le sera fort contre lui, allant même jusqu'à y poser ses lèvres.

Le cylindre avait entre temps pris de la vitesse. Il croisa au passage quelques gouttes de la même couleur que celles qui tapissaient plus tôt le plafond. Au fur et à mesure de ses péripéties elles se faisaient de plus en plus présentes. Le cylindre solitaire se dit que se serait là l'occasion de se faire ses premiers amis. Mais le dilemme ne dura pas, il avait un rendez-vous important, un rendez-vous avec ses origines ! Il approchait du lieu fixé quand soudain se fut le trou noir. Il était comme dans un cauchemar, tout était noir, gluant, mais l'atmosphère s'était étrangement réchauffée. Au final cette sensation de chaleur lui fit se sentir bien: c'était la première fois depuis qu'il quittait son abri de fortune. Mais aussi soudainement que le cauchemar avait commencé, un brusque froid le tira de ses songes, un froid quasiment métallique. Sa vitesse avait encore augmenté et il se mit rapidement à tourner sur lui-même, avant d'être immobilisé définitivement: il avait atteint ses origines.

Le doigt de K. relâcha doucement la détente, posa le fusil de Dylan et sa main effleura la lettre adressée à son unique ami: Boddah.

Kurt Cobain pensa ironiquement sous l'effet de l'héroïne : "Courtney va encore me tuer…"

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